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World African Online
11 octobre 2016

MIGRATIONS: Qu’entend-on par « diaspora africaine » ?

Selon la définition de la Commission de l’Union africaine, la diaspora africaine est constituée des « personnes d’origine africaine vivant hors du continent africain, qui sont désireuses de contribuer à son développement et à la construction de l’Union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité ».

 

WAO48765

 

La diaspora est considérée comme la « sixième région » d’Afrique. Elle se répartit de la façon suivante selon les régions : 39,16 millions de personnes en Amérique du Nord, 112,65 millions en Amérique latine, 13,56 millions aux Caraïbes et 3,51 millions en Europe.

Combien d’argent sa diaspora envoie-t-elle à l’Afrique chaque année ?

Avant la crise financière de 2008-2009, les envois de fonds enregistrés avoisinaient 22 milliards de dollars par an pour l’Afrique subsaharienne. En 2010, ils se chiffraient à 21 milliards et en 2011 à 22 milliards. On estime qu’ils représenteront 24 milliards en 2012, 25 milliards en 2013 et jusqu’à 27 milliards en 2014.

Qu’est-ce que le programme Diaspora africaine ?

En septembre 2007, la Région Afrique de la Banque mondiale a lancé le programme Diaspora africaine (PDA).

Ce programme est axé sur (i) l’élaboration et la mise en œuvre de politiques relatives à la diaspora, (ii) le financement et l’encouragement des envois de fonds pour le développement et (iii) l’utilisation du capital humain, au travers des réseaux et des organisations de professionnels faisant partie de la diaspora, mais aussi des associations de migrants de même origine. Dans le cadre de la stratégie de la Banque pour la Région Afrique, qui met notamment l’accent sur les partenariats et les connaissances, le programme est parvenu à intégrer la question de la diaspora dans les concertations politiques et sectorielles menées avec les pays clients. Ainsi, l’ensemble du programme a récemment été introduit dans différentes unités de la Région Afrique de la Banque.

Dans le domaine de l’élaboration et de la mise en œuvre de politiques relatives à la diaspora, le programme a attribué des dons du Fonds de développement institutionnel (FDI) à la Commission de l’Union africaine (CUA) ainsi qu’aux gouvernements de la Sierra Leone, de l’Éthiopie, du Mali, du Kenya, du Libéria, du Malawi, de la Tanzanie et de l’Ouganda. Le PDA a été introduit à divers degrés dans plusieurs pays : Bénin, Côte d’Ivoire, République du Congo, République démocratique du Congo, Ghana, Lesotho, Niger, Mozambique, Gambie, Guinée-Bissau, Sénégal et Zambie.

Le soutien apporté par le FDI au Programme mondial de la diaspora mené par la CUA s’inscrit en droite ligne du Sommet de l’Union africaine (UA) sur la diaspora qui s’est tenu en mai 2012 en Afrique du Sud. Lors de ce sommet, les membres de l’Union africaine, les gouvernements des pays des Caraïbes, d’Amérique du Sud et d’Amérique latine, ainsi que les représentants de la diaspora africaine, ont signé une déclaration officielle de collaboration politique, sociale et économique. Dans la Déclaration du Sommet mondial de la diaspora africaine, les pays se sont engagés à créer une base de données sur les compétences des professionnels issus de la diaspora africaine, un corps de bénévoles de la diaspora africaine, une foire du développement pour la diaspora africaine et un institut africain pour les envois de fonds des migrants. Le PDA épaule l’Union africaine dans l’élaboration de chacun de ces projets. Une réunion sur la mise en œuvre après le sommet s’est tenue à Abuja, au Nigéria, en septembre 2012.

Concernant les envois de fonds, le PDA, avec l’aide financière de la Commission européenne et en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’emploie à faciliter la mise en place de l’Institut africain pour les envois de fonds des migrants (AIR) au sein de la CUA. À cette fin, trois activités spécifiques ont été menées. Premièrement, des consultations en ligne ont eu lieu avec les acteurs de terrain du développement et le grand public (ceux qui envoient et ceux qui reçoivent les fonds), grâce aux médias sociaux. Ces consultations ont permis de recueillir des avis sur la création, la structure et les fonctions de l’Institut. Deuxièmement, une étude des meilleures pratiques a été élaborée. Elle énonce des propositions sur le rôle, le cadre institutionnel et les activités possibles de l’AIR. Et, troisièmement, les 7 et 8 juillet 2011, la CUA a organisé le Forum d’Addis-Abeba. Il s’agit d’un forum de consultation et de partage d’expériences sur la mobilisation des envois de fonds pour le développement. Il a réuni 27 États membres de l’UA, ainsi que les Communautés économiques régionales (CER) et d’autres acteurs. Son rapport final reprend les propositions relatives au cadre institutionnel et aux activités de l’AIR. Il a été présenté pour examen lors de la réunion des ministres des Finances de l’UA, qui s’est tenue en mars 2012 à Addis-Abeba. Les ministres ont adopté une résolution par laquelle la CUA est tenue de soumettre aux Représentants permanents de l’Union africaine, à travers ses sous-comités, des rapports sur la structure organisationnelle envisagée pour l’Institut et sur ses conséquences financières. La CUA doit également respecter les critères et processus qu’elle a définis pour déterminer dans quel État membre l’Institut sera implanté. À cet égard, Maurice a officiellement proposé d’accueillir l’institut. Djibouti, l’Égypte et le Kenya ont aussi manifesté leur intérêt.

Le projet apporte également une assistance technique et d’autres formes d’aide aux États membres de l’UA pour les envois de fonds. À ce jour, il a mis en place des programmes pilotes susceptibles d’être déployés à l’échelle du continent. Parmi les programmes pilotes déjà engagés, on peut citer la création d’une base de données sur les coûts des transferts de fonds, quatre missions d’évaluation, menées sur le marché des envois de fonds en Tanzanie, au Malawi, au Libéria et en Sierra Leone, portant sur les progrès de la mise en œuvre des Principes généraux applicables aux services de transfert de fonds internationaux (cadre juridique et réglementaire et structure du marché) et la formation des agents des services postaux au Kenya, en Éthiopie, au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal et au Gabon. Un catalogue d’études et d’activités dans le domaine des envois de fonds a également été élaboré et est en cours d’actualisation, ainsi qu’un rapport sur les meilleures pratiques des établissements de ce secteur dans le monde entier.

Le PDA travaille avec la Société financière internationale (IFC) à la création d’un Fonds d’investissement pour la diaspora africaine (ADIF). Le PDA a également cofinancé, avec le Centre d’excellence multidisciplinaire régional de Maurice, un Forum de haut niveau sur la mobilisation des envois de fonds au service du développement, qui s’est tenu à Maurice en juin 2012. Ce forum a obtenu un retour d’information sur les initiatives, en particulier sur l’AIR, le projet d’ADIF et d’autres programmes éventuels destinés à attirer les compétences, le savoir-faire et les talents.

Dans le domaine du déploiement des ressources humaines de la diaspora, le PDA, avec l’aide financière du gouvernement italien, soutient le Réseau éthiopien de professionnels de la santé membres de la diaspora, qui collabore avec le programme de santé national et l’Université d’Addis-Abeba. Le PDA a consacré des dons bilatéraux accordés par la Belgique, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas à la Foire au développement pour la diaspora africaine en Europe (D-MADE), un projet qui s’est achevé en juillet 2011. Le PDA déploie également des « fonds d’amorçage » provenant du Fonds japonais de développement social (FJDS) afin d’appuyer des projets de développement pilotés par la population au Burkina Faso, au Mali et au Nigéria, qui feront intervenir les associations de migrants de même origine dans les activités de développement locales.

Le PDA a organisé deux journées portes ouvertes au siège de la Banque mondiale à Washington, la première en 2007 et la seconde en février 2010. Un atelier sur les politiques opérationnelles de la Banque mondiale, portant notamment sur les exigences fiduciaires, s’est tenu en mai 2008 à l’intention des organisations, des entreprises et des consultants de la diaspora, de façon à mieux les préparer à travailler en partenariat avec la Banque. En juillet 2010, le PDA a commencé d’élaborer une base de données recensant les professionnels de la diaspora africaine. Cette base de données dressera l’inventaire des talents, compétences et expériences variés des professionnels de la diaspora africaine dans le monde. À ce jour, environ 500 individus et organisations y sont enregistrés.

Combien de pays ont reçu une aide du programme Diaspora africaine ?

La Banque mondiale est engagée à divers degrés dans plus de 25 pays africains au travers d’activités d’analyse et de conseil et de dons. Le Soudan du Sud, la plus jeune nation souveraine d’Afrique, a fait savoir qu’il souhaitait étudier avec la Banque les moyens de mettre les compétences de sa diaspora au service de ses efforts de développement.

Outre la Banque mondiale, qui sont les partenaires du programme Diaspora africaine ?

Parmi les partenaires du PDA, on peut citer les pays africains et leurs gouvernants, la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, l’Organisation internationale pour les migrations, la Commission européenne, les gouvernements de l’Italie, de la Belgique, de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas et le PNUD. Le PDA entretient des relations de travail avec plusieurs groupes de la société civile liés à la diaspora.(@diasporaenligne)

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